L’exposition « Jacques Henri Lartigue. La vie en couleurs » présente une partie inédite de l’œuvre du photographe français (1894-1986). La renommée Lartigue s’est construite autour d’images en noir et blanc. Cette exposition est donc l’occasion de découvrir son oeuvre en couleurs qui constitue près d’un tiers des 120’000 matrices (négatifs et positifs sur divers supports) conservées à la Médiathèque de l’architecture et du patrimoine, près de Paris.
Au moment où l’instantanéité de la plaque noir et blanc ne fait plus débat, la couleur apparaît. Lartigue adopte les procédés couleurs rapidement après leur commercialisation. Avec les procédés couleurs de l’époque, le temps se fige de nouveau, contraignant le modèle à l’immobilité. Cette nouvelle temporalité permet à Lartigue de mettre en scène ses photographies. Le photographe aurait réalisé entre 100 et 300 autochromes, mais seulement 86 sur verre ont été conservés.
Aux autochromes de ses débuts (datés de 1912), succèdent les Kodachromes (24 x 36) et les Ektachromes (6×6) qui ont ravi les photographes du XXe siècle, amateurs comme professionnels.
Quand Lartigue fait le choix de tirer ses photographies sur papier, il les recadre régulièrement. Sa préférence va au Cibachrome, qui, selon lui, est plus à même de restituer le dialogue entre la lumière et la couleur.
Vue de l’exposition « Jacques Henri Lartigue. La vie en couleurs », Musée de L’Elysée, Lausanne © Arteez 2018
Vue de l’exposition « Jacques Henri Lartigue. La vie en couleurs », Musée de L’Elysée, Lausanne © Arteez 2018
Bibi à l’île de Saint-Honorat, Cannes, 1927. Photographie J. H. Lartigue © Ministère de la Culture France/AAJHL
Pour Lartigue, lumière et couleur vont de pair. La couleur ajoute une nouvelle dimension à son œuvre. Son œil de peintre retrouve dans cette pratique une parfaite transcription de ses recherches picturales.
Ses sujets de prédilection sont sa vie de famille, ses jeux au château de Rouzat et les sports en tout genre. Inspiré par la nature, et particulièrement par les fleurs, l’artiste en fixe continuellement les nuances changeantes, tant sur ses toiles que sur ses pellicules. Il affectionne les prises de vues de sa fenêtre à Opio dans le sud de la France et les images de Florette, son épouse pendant quarante ans.
« Florence, Vence-Beausoleil, mai 1954 », Photographie J. H. Lartigue © Ministère de la Culture France/AAJHL
« Florette chez Picasso, villa ‘‘ La Californie ‘‘, Cannes, août 1955 » Photographie J. H. Lartigue © Ministère de la Culture France/AAJHL
« Florette », Monte-Carlo Beach, 1958, Photographie J. H. Lartigue © Ministère de la Culture France/AAJHL
Sylvana Empain, Juan-les-Pins, août 1961, Photographie J. H. Lartigue © Ministère de la Culture France/AAJHL
Chez le photographe Yasuhiro Wakabayashi dit Hiro, New York, 1966. Quand Lartigue entre dans le salon de Hiro en 1966, il reconnait un motif floral dont il est le peintre, édité par Frederica Chetti en tissu d’ameublement. Il photographie la pièce à plusieurs reprises, en couleur et en noir et blanc et s’y fait également photographier. Crédits: Vue de l’exposition « Jacques Henri Lartigue. La vie en couleurs », Musée de L’Elysée, Lausanne © Arteez 2018
Jacques Henri Lartigue. La vie en couleurs
Musée de L’Elysée, Lausanne
A voir jusqu’au 23 septembre 2018
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