L’homme invisible apparaît sous de multiples facettes, tantôt sculpteur, tantôt photographe, tantôt performeur.
Liu Bolin est un artiste d’exception, créatif et passionnant, fasciné par les défis de notre époque et bouillonnant d’idées.
Liu Bolin est né en 1973 dans la province de Shandong, à l’est de la Chine. Il a étudié à l’Académie des Beaux-Arts du Shandong avant d’obtenir son diplôme au Beaux-Arts de Pékin en 2001. C’est en 2005 qu’il s’oriente vers ce qui l’a rendu célèbre: son art de caméléon.
Il était récemment à l’honneur à Paris avec deux expositions, l’une « Ghost stories » à la Maison européenne de la photographie et l’autre « Revealing Disappearance » à la Galerie Paris-Beijing.
C’était l’occasion de plonger dans dix ans de travail artistique autour de quatre grands thèmes : la politique et la censure, la tradition et la culture chinoise, la société de consommation et la liberté de la presse. On y retrouve ce qui a fait l’essence de son travail, des œuvres mêlant photographie, body art, art optique et sculpture vivante, portant un regard avisé, critique et parfois ludique sur la société, ses dérives et ses enjeux.
Le cliché final n’est qu’un souvenir d’une performance, dans laquelle l’artiste a posé pendant des heures devant un mur, un paysage ou un monument pour arriver à se fondre dans le décor – les yeux fermés, sa silhouette à peine visible – avec l’aide des ses peintres-assistants, sans aucun trucage numérique.
Le thème de l’écologie est un des sujets récurrents des oeuvres récentes de Liu Bolin. En 2011, il brave les eaux polluées du fleuve Jaune, situé dans l’une des régions les plus industrialisées de son pays. En 2015, il organise une performance collective au bord d’une grande forêt artificielle destinée à empêcher la propagation du désert de Gobi dans les Territoires de la Chine septentrionale. En 2016, il pose parmi des montagnes d’ordures dans un centre de collecte à Bangalore, en Inde. En juin 2017, l’artiste s’est rendu sur la Côte Atlantique Française pour réaliser deux nouvelles performances en collaboration avec Surfrider Foundation Europe. Son objectif: contribuer à alerter l’opinion publique sur la problématique des déchets aquatiques. L’ONG Surfrider mène des campagnes de sensibilisation et multiplie les actions contre la pollution causée par les déchets plastiques et oeuvre ainsi en faveur de la protection de l’océan.
L’artiste ne se cantonne pas qu’aux photographies, il développe de plus en plus des autres projets. On découvre ainsi une installation de la série VISA Portrait, composée d’une douzaine de filtres à air de voiture. La différence chromatique due au degré de pollution de ses composants attire immédiatement l’attention du spectateur. Une deuxième lecture révèle le portrait d’un inconnu. L’installation joue avec le concept d’individualité et la notion de cause à effet.
Vous aurez la chance de pouvoir apprécier une rétrospective de l’oeuvre de Liu Bolin du 17 octobre 2018 au 27 janvier 2019 au Musée de l’Elysée.
Liu Bolin, Hiding in France – No.10 Liberty Leading the People © Liu Bolin
Liu Bolin, Hiding in the City – Family Photo © Liu Bolin
Liu Bolin, Hiding in the City – Mobile Phones © Liu Bolin
Liu Bolin, Hiding in the City – Sunflower no 1© Liu Bolin
Liu Bolin, Hiding in the City – Water Crisis © Liu Bolin
Liu Bolin, Hiding in the City – Your World © Liu Bolin
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